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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 21:04

Giroud.JPG

 

L'abbé Joseph Giroud (1905 - 1986), natif de l'Ain, devient prêtre du diocèse de Tarentaise en 1931. Lorsque la guerre éclate, il est curé de la Bathie. croix de guerre 39 45 étoile bronzePendant cette Guerre de 39 – 40, ses états de services lui valent la Croix de Guerre 39 – 40 avec étoile de bronze. La citation comporte le texte suivant : « Sergent chef Giroud Jean Marie Joseph est cité à l’ordre de la 16ème ½ Brigade alpine de Forteresse avec la citation suivante : ‘ Au cours d’un violent bombardement de l’ennemi sur le poste qu’il a occupé, est resté avec un F.M après avoir fait replier une partie de son groupe, contribuant à maintenir l’ennemi ‘ ».
Très vite il rejoindra les rangs de la Résistance devenant un proche du capitaine Bulle, le responsable militaire du Secteur III.
De mai à septembre 1944, il sert dans les Forces Françaises de l’Intérieur en qualité de lieutenant, au sein du Bataillon Bulle. Son pseudonyme est « lieutenant Honoré ». Il participe au service de liaison, à la direction du bouchon du Beaufortain, à la direction de l’attaque du Col de la Bathie et à la reprise du Combottier dans le secteur du Petit Saint Bernard. Il devient ensuite aumônier militaire en 1945.
Croix-du-combattant-volontaire-de-la-Resistance.jpgLe 26 mars 1985, un an avant son décès, il obtient – tardivement ! -, les cartes d’Ancien Combattant et de Combattant Volontaire de la Résistance. Le 11 novembre 1985, il reçoit la médaille de Combattant Volontaire de la Résistance.

Revenons en arrière, le 10 juillet 1943 au matin, la police française encercle le presbytère de La Bathie et y pénètre dans le but d’arrêter l’abbé Joseph Giroud, curé de la paroisse, qui a été dénoncé comme résistant. Les forces en présence sont bien inégales : le curé est seul contre un groupe armé. Il réagit cependant rapidement en prétextant qu’il doit prendre quelques affaires avant de suivre ceux qui l’arrêtent. Montant au premier étage du presbytère, il va dans sa chambre où il sait qu’il y a une corde d’alpinisme. Il ouvre une fenêtre donnant sur un côté du presbytère où il n’y a point de policiers et descend, en rappel, par cette fenêtre. Il se faufile alors à travers jardins, prés et champs jusqu’au pont qui permet de traverser l’Isère et de rejoindre Esserts Blay.
Sa première halte se fait dans l’église d’Esserts Blay où le curé du lieu est en train de célébrer sa messe.
Quelques quarante ans plus tard, l’abbé Giroud racontera qu’au moment même où il pénètre dans l’église commence la lecture d’un texte des Actes des Apôtres, le chapitre 12, la délivrance miraculeuse de l’apôtre Pierre, dans lequel  Pierre, emprisonné, sort mystérieusement de sa prison en étant guidé par un ange. L’abbé avait l’impression d’entendre sa propre histoire !
Il rejoignit ensuite le Petit Séminaire de Saint Paul sur Isère où on l’accueillit chaleureusement, la plupart des professeurs étant engagés dans la Résistance. L’après-midi, prenant le train en la gare de Cevins, l’abbé Giroud rejoignit Moûtiers.

De là, il pourra rejoindre Champagny-le-Haut et passer le temps nécessaire dans les locaux de la colonie Saint Pierre II de Tarentaise qui avait été fondée par l'abbé Muyard, autre héros de la Résistance. Comme l’ajoute l’abbé Giroud en terminant le récit de cette journée : là-haut, on savait que l’on avait toutes les carabines de chasse du village qui nous protégeraient des inopportuns.

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Présentation

  • : La Résistance en Tarentaise
  • : Durant la Seconde Guerre mondiale la vallée de la Tarentaise (Savoie) a été particulièrement marquée par l'implantation des maquis et des mouvements de Résistance (Libération, Armée Secrète, FTP). Grâce à la Mission interalliée Union, des parachutages importants ont pu se faire et ont permis aux Forces Françaises de l'Intérieur de libérer la vallée.
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